Viking Glory: un ferry-croisière pour le XXIe siècle


Les grands ferries du Baltique répondent aux normes les plus élevées et transforment de nombreuses traversées en mini-croisières. Le Viking Glory de Viking Line est le plus grand et le plus moderne d’entre eux.

La compagnie maritime le qualifie de “l’un des navires les plus écologiques au monde” et promet “une expérience de classe mondiale”; pour la presse spécialisée, il s’agit du “ferry de croisière ultime” (ShipPax) ou d’un “ferry qui impressionne” (Ferries). On parle du Viking Glory, le plus grand et peut-être le plus fascinant des ferries du nord de la Baltique. Les attentes étaient donc élevées lorsque, en juillet 2024, je suis monté à bord du nouveau fleuron de Viking Line à Stockholm.

Les conditions extérieures étaient favorables : c’était une magnifique soirée de juillet, choisie pour mon voyage de nuit de Stockholm à Turku. Le Viking Glory apparaît ponctuellement au détour du quai et décharge rapidement ses passagers et marchandises, alors que l’embarquement débute à 19h30 au “Vikingterminalen” dans le quartier de Stadsgården à Stockholm. L’horaire reste inchangé depuis près de 50 ans : chaque soir et chaque matin, un navire de Viking Line part de la capitale suédoise ou de la ville finlandaise de Turku, permettant ainsi à la compagnie d’offrir des départs de jour et de nuit depuis les deux ports. À mi-chemin, une escale intermédiaire est prévue dans les îles Åland.

L’auteur de ces lignes a déjà voyagé sur cette route avec les ferries précédents, Kalypso (1993), Amorella (2006) et Isabella (2009); à chaque fois, la traversée s’est également révélée être une petite croisière. Jusqu’à aujourd’hui, rien n’a changé, car l’horaire propose des croisières de 11 heures (Stockholm – Mariehamn – Stockholm avec changement de navire), ainsi que des voyages de 22 heures (Stockholm – Turku – Stockholm sans débarquement et sans changement de navire) et des mini-croisières de 44 heures (Stockholm – Turku – Stockholm avec débarquement et changement de navire). Fondamentalement, les ferries assurent un service régulier, transportant des touristes avec ou sans voiture, ainsi que des chauffeurs routiers dont les cargaisons voyagent dans les cales des navires. Viking Glory doit donc être à la fois un ferry de fret, un ferry de jour et de nuit, ainsi qu’un navire de croisière : une tâche qui n’est pas simple.

Cependant, tous les intervenants ont bien assimilé ce concept, à commencer par l’agent des douanes au terminal de Stockholm, qui, après avoir vérifié mon passeport, me souhaite en allemand un « bon voyage ». Un détail apprécié à une époque où l’on peut se sentir traité comme un criminel notoire à la frontière allemande. Peu importe également que le Viking Glory quitte la capitale suédoise avec quinze minutes de retard. Cela peut arriver en été, et durant la nuit, le retard se rattrape facilement.

Touche Suédoise

À propos de la nuit : ceux qui vivent l’expérience du Viking Glory lors d’un simple trajet entre la Suède et la Finlande ne pourront pas profiter pleinement du navire, il vaut mieux le dire d’emblée. En effet, l’arrivée à Turku est prévue pour 7h35 du matin, et il faut également tenir compte d’un décalage horaire d’une heure. On peut donc choisir de profiter du voyage à l’heure suédoise et de se contenter d’une nuit très courte, ou bien régler tout de suite les horloges à l’heure finlandaise, perdant ainsi presque une heure dès la veille au soir. Je décide d’opter pour la première option et commence par savourer un fantastique buffet d’une heure et demie au restaurant du pont 10, qui ne laisse rien à désirer en termes de variété et de qualité des plats. Ici, on peut rapidement se composer un menu de cinq plats, et les files d’attente gênantes sont absentes : les différentes stations sont intelligemment agencées en petites “îles” dans le restaurant. Saucisses épicées avec gratin de pommes de terre accompagnées de Sprite, filet de sole en sauce Riesling avec une bière, saumon vapeur et filet de bœuf avec vin blanc et rouge ? Tout est possible, et rien ne ressemble à un buffet traditionnel. Pour le dessert, il y a divers types de glaces et de sorbets, ainsi que du pudding au chocolat et à la vanille, du cheesecake et du streusel, le tout accompagné de vin rosé. La mini-croisière vers Turku se révèle déjà parfaite avant même d’avoir véritablement commencé. Ainsi, une heure et demie s’écoule rapidement, d’autant plus que les grandes fenêtres panoramiques invitent à rêver en contemplant les paysages des îles. Ce n’est que lorsque le Viking Glory passe devant la forteresse d’Oskar Frederiksborg, ayant déjà parcouru la moitié de son trajet à travers l’archipel, que je me résous, à contrecœur, à quitter la table n° 101 après un si délicieux repas. Dommage qu’il soit presque 22h30 (heure finlandaise).

Viking Grace et Viking Glory

Après que le nouveau Viking Grace a remplacé l’Isabella en 2013 pour les départs de nuit depuis Turku, la Viking Line a entrepris la conception d’un navire destiné à remplacer l’Amorella pour les départs en soirée depuis Stockholm. Alors que le Viking Grace a été conçu par le cabinet finlandais dSign Vertti Kivi, orienté principalement vers un public finlandais, le Viking Glory, avec ses 65 211 tonneaux, est signé par le bureau suédois Koncept Design. Bien que cette entreprise n’ait jamais travaillé sur l’aménagement intérieur de navires de passagers auparavant, elle a réussi avec succès à adapter la nouvelle construction aux goûts et préférences du public suédois de Viking Line. De nombreux éléments de design imitent le monde maritime et évoquent les vagues, les phares, les lampes de pêcheurs et les couchers de soleil. En ce sens, le Viking Glory se révèle un compagnon plus que digne du Viking Grace qui, malgré ses nombreux éléments colorés, reflète la beauté sobre de l’archipel finlandais.

Mais ce n’est pas tout. Le Viking Glory devait également prendre en compte une nouvelle génération de passagers qui, au XXIe siècle, ne cherche plus seulement à manger, boire et faire du shopping à bord, mais met désormais l’accent sur la détente, le bien-être, le fitness, ainsi qu’une cuisine de haute qualité et durable. La durabilité est également cruciale pour la compagnie maritime ; après tout, le Viking Grace, lors de son lancement en 2013, a été le premier ferry-croisière au monde à fonctionner au GNL. Tout cela et bien plus devait évidemment s’appliquer également à sa petite sœur. Cependant, le Viking Glory n’est pas devenu un véritable ferry-jumeau ; de nombreuses modifications ont été apportées aux plans depuis le début du projet en 2015. Finalement, le navire a été élargi de trois mètres et demi (35,60 m contre 31,80 m), ce qui permet un peu plus d’espace sur les ponts des véhicules, et ses réservoirs de GNL sont intégrés discrètement dans la coque, offrant de nouvelles possibilités pour l’aménagement des espaces extérieurs. Enfin, le Viking Glory est équipé d’Azipods au lieu d’hélices, ce qui améliore ses capacités de manœuvre et réduit le bruit de navigation par rapport à son aîné. (Cela permet également des économies de carburant, avec une consommation inférieure de 10 % à celle du Viking Grace). Cependant, le plan d’aménagement réfléchi est resté le même : les cabines se situent sur les ponts 5 à 8, tandis que les espaces publics se trouvent au-dessus, sur les ponts 9 à 11. Ici, la vue sur le paysage de l’archipel est non seulement améliorée (d’où la présence de fenêtres panoramiques extra-larges), mais on évite également les trajets inutiles entre sa cabine et les espaces de convivialité à bord. Les espaces publics, quant à eux, sont disposés verticalement : restauration et détente à l’avant, shopping et divertissement à l’arrière. Cela facilite également l’orientation et limite les parcours doublés.

Vie nocturne

Revenons à l’animation à bord : le programme de la mini-croisière est déjà en pleine effervescence dès la fin de l’après-midi — une tradition que la Viking Glory a facilement héritée de sa populaire prédécesseure, l’Amorella. Ceux qui ont dîné dans les restaurants exclusifs “Kobba” et “Fyren” ont déjà pu profiter des douces mélodies du pianiste Georgi, tandis que la soirée commence avec le trio lounge “Tea for Three” jouant au Torget, avant que le groupe de bord “Lush” prenne la scène dans la Vista Room à 22h00 (heure suédoise). En parlant du Torget (le marché), le nom est en soi tout un programme : sur deux ponts, au centre du navire, se trouvent plusieurs cafés et lounges, tous en retrait de la scène au niveau inférieur (pont 9). Tout comme dans le “Theatrium” des navires de croisière Aida, on peut choisir de rester pour suivre le spectacle et la musique ou simplement se promener, savourer un en-cas ou une boisson.

Le Vista Room est l’interprétation moderne du nightclub classique et propose des innovations intéressantes. D’une part, il offre un espace étonnamment vaste pour un ferry, avec une hauteur d’un étage et demi ; d’autre part, ses bars, lounges et zones de sièges sont intelligemment séparés, donnant l’impression de lieux distincts tout en permettant de voir ce qui se passe sur scène. Quand le groupe interprète le classique de Brian Adams Summer of ‘69, on se demande où sont passés les nombreux passagers qui s’entassaient dans le terminal deux heures et demie plus tôt. Même le troubadour dans l'”Algoth’s”, un lounge intime à l’arrière sur le pont 10, joue devant un petit public après la tombée de la nuit. Son nom est un hommage à Algoth Niska, un joueur de l’équipe nationale finlandaise devenu héros national grâce à son double rôle de contrebandier de whisky et résistant pendant la Seconde Guerre mondiale — une carrière que l’on ne pourrait probablement envisager qu’en Finlande.

Le dernier point du programme quotidien est assuré par le DJ, qui à 23h45 divertit les noctambules les plus audacieux au Vista Room, avant que la Viking Glory ne se dirige tranquillement vers sa destination pendant quelques heures. Cependant, à 2h15 (3h15 heure locale), la Viking Glory fait une courte escale à Långnäs, dans les îles Åland, où des passagers montent et descendent et où des marchandises sont déchargées et chargées. Un ferry ne dort jamais.

Turku et retour

Lorsque la Viking Glory atteint Turku le lendemain matin, peu après sept heures et demie, une épaisse brume enveloppe le port et la ville. La forteresse historique du XIIIe siècle n’apparaît qu’en silhouette indistincte, tandis que l’agitation sur le quai et dans le terminal peut être observée depuis le navire. Les passagers doivent débarquer rapidement, car il faut vider complètement la cargaison et embarquer 2 500 nouveaux passagers en moins d’une heure. Cela semble impossible, mais grâce à trois passerelles à deux niveaux reliant deux ponts de la Viking Glory, cette opération bien rodée se déroule sans heurts. Simultanément, le Seagas, un navire-citerne, s’approche du côté gauche du ferry pour alimenter la Viking Glory en GNL, suffisant pour trois traversées, après quoi l’intervention du pétrolier est à nouveau nécessaire. Le puissant moteur de 33 000 kW de la Viking Glory est également compatible avec le diesel, le biodiesel et le méthanol, une configuration dite « multi fuel-ready » qui semble durable, si ce n’est que toutes les alternatives naturelles et synthétiques au diesel conventionnel restent nettement plus coûteuses. Même la « Semaine Verte » proclamée par la compagnie en septembre, durant laquelle la Viking Grace et la Viking Glory ont navigué temporairement au GNL pour réduire leurs émissions de CO2 de 90 %, n’a pas changé cette réalité. Toutefois, malgré ces coûts élevés, la plupart des compagnies maritimes envisagent ces alternatives avec précaution, prêtes à adapter le type de carburant en fonction des variations de prix.

La Viking Glory quitte Turku à 8h45 précises. La brume matinale persiste alors que le navire commence sa navigation à travers l’archipel. Ce n’est qu’à l’approche de la haute mer que la brume se dissipe, révélant enfin le détroit de l’archipel finlandais méridional. Cependant, les habitués de la ligne commencent à ressentir l’absence d’un paysage familier depuis des décennies : celui du ferry de l’éternelle concurrente, la Silja Line. Cette dernière a suivi (ou précédé) les navires de la Viking Line sur cet itinéraire pendant près de 60 ans, les deux compagnies offrant une succession de navires, d’horaires et de tarifs presque identiques. C’est seulement lorsque, en raison de la pandémie de COVID-19, le nombre de passagers a chuté, et qu’avec la guerre en Ukraine des opportunités de charter lucratives pour de grands ferries de nuit sont apparues, que la situation a changé. Le ferry Galaxy de la Silja Line, qui circulait presque en parallèle avec l’Amorella, prédécesseur de la Viking Glory, a quitté la ligne en 2022, laissant les départs matinaux depuis Turku presque sans concurrence pour la Viking Glory. À bord, on nous informe que la compagnie maritime Finnlines, qui dessert depuis le port voisin de Naantali jusqu’à Kapellskär, a récemment mis en service deux nouveaux navires, le Finncanopus et le Finnsirius, dont le confort peut rivaliser avec celui de la Galaxy et de la Viking Glory.

Ferry de luxe

La plupart des passagers profitent du début de la traversée de onze heures vers Stockholm pour savourer un copieux petit-déjeuner au restaurant buffet. Cependant, seuls quelques privilégiés ont le plaisir de prendre leur petit-déjeuner au “Kobba”. Situé sur le pont 11, ce « restaurant bistro au menu décontracté » est l’équivalent de l’élégant “Oscar’s” sur la Viking Grace : un restaurant intime qui invite à un « petit-déjeuner premium » le matin, avec champagne et musique de piano en direct. Les plats sont délicieux, et le mélange de fruits rouges frais est la touche finale parfaite. Manger comme un roi en France ? Plutôt comme un passager de mini-croisière en Finlande. Le petit-déjeuner premium coûte 23 €, tandis que le menu quatre services au même endroit est proposé à 49 €.

Le petit-déjeuner classique au restaurant buffet, en revanche, coûte 16 €, le buffet du déjeuner 28,50 €, et le somptueux buffet du dîner 41 €. Une excellente gastronomie est proposée à toute heure de la journée sur les navires de la Viking Line, mais de nombreux clients, même dans des pays au coût de la vie élevé comme la Suède et la Finlande, peuvent se sentir découragés par ces prix. (Par exemple, au Viking Terrace, la salade César coûte 15 €, un burger 20 €, une pizza Margherita en intérieur et les fameuses boulettes suédoises avec purée de pommes de terre coûtent chacune 16 €.) La mini-croisière n’est donc plus l’affaire qu’elle était autrefois, et il n’est pas surprenant que les compagnies maritimes aient du mal, surtout en basse saison, à remplir leurs luxueux ferries de grande taille.

La Baltic Princess de la Silja Line (qui opère actuellement pour son propriétaire uniquement entre Stockholm et Turku) a la même capacité maximale que la Viking Glory, soit 2 800 passagers, bien que cette dernière, aujourd’hui, en pleine haute saison, n’ait “que” 2 000 invités à bord. Il y a donc une marge d’amélioration. Cependant, cette situation contribue au moins à rendre la Viking Glory encore plus agréable pendant sa traversée diurne de Turku à Stockholm. En effet, alors que lors de la traversée nocturne de la Suède vers la Finlande, on n’a qu’une impression fugace du navire en raison du changement de fuseau horaire, pour le voyage de retour, c’est tout le contraire. Ici, on gagne une heure et on peut profiter du voyage à la lumière du jour.

Ceux qui partent le soir avec la Viking Grace de Turku peuvent s’attendre à un navire festif avec une vie nocturne animée, tandis que la Viking Glory offre une atmosphère plus détendue, comme cela nous est assuré à bord. Par exemple, le Night Club “Vista” sur ce navire a été conçu pour fonctionner également comme un “Day Club”, c’est-à-dire comme un salon confortable où passer le temps de la traversée entre les îles de manière élégante avec une ambiance musicale en fond. Malgré les plus de 900 cabines passagers réparties en 23 catégories (y compris la Sunset Suite de 62 m² avec jacuzzi privé et des espaces de vie et de nuit séparés), la Viking Glory est donc également un ferry “de luxe” pour la journée. De plus, les bars et lounges à bord ont été construits de manière à pouvoir être isolés sans trop d’efforts, sans que les passagers ne s’en aperçoivent. Cette flexibilité et cette combinaison de fonctionnalités permettent également à la Viking Glory d’avoir une capacité de passagers significativement supérieure à celle de l’Amorella, tout en maintenant la même main-d’œuvre — un élément clé pour garantir la rentabilité de l’opération.

Une mini-croisière pour tous les goûts

Une heure et demie après le départ, lorsque la plupart des passagers ont terminé leur petit-déjeuner, le programme “officiel” de la croisière à bord commence également. “Ville Viking”, la mascotte rayée rouge et blanche de la compagnie de navigation, invite les petits et très jeunes passagers à la fête de bienvenue dans le Vista Room, tandis que sur la scène du Torget, le trio “Tea for Three” se produit à nouveau. Dès que le soleil d’été dissipe la brume matinale, cependant, l’attention se tourne vers les ponts extérieurs, un avantage certain que la Viking Glory a sur la Viking Grace. En effet, le navire le plus récent dispose non seulement du grand pont solarium mentionné précédemment à l’arrière et d’une merveilleuse et vaste promenade de chaque côté du navire au pont 7, mais aussi de la “Viking Terrace”. Selon la compagnie de navigation, il s’agit d’une “oasis estivale” qui combine les fonctions d’un bar à cocktails en plein air avec celles d’un restaurant de fast-food. Ouverte dès les premières heures du matin jusqu’à tard dans la nuit et également décorée dans les couleurs rouge et blanc de la Viking Line (qui lui donnent un certain aspect de pizzeria), ici, le soir, des DJ et des musiciens se produisent, tandis que la terrasse extérieure, grâce à son toit en verre mobile, peut également servir de jardin d’hiver et, pendant la période de l’Avent, grâce à sa protection contre le vent et au chauffage extérieur, peut se transformer en un marché de Noël au milieu de la mer. Situé au centre du navire au pont 11, juste en face/sous la cheminée, cet espace normalement négligé à bord est utilisé de manière vraiment intelligente.

Cependant, malgré cela, en cette matinée ensoleillée, tandis qu’à l’extérieur les distances entre les îles deviennent progressivement plus larges, la plupart des passagers se rassemblent à l’arrière, principalement à cause de “Tonton John”. Tonton John incarne l’archétype du troubadour qui, avec une tenue simple et des annonces concises, offre un répertoire pratiquement inépuisable de chansons country et western avec sa guitare, faisant passer le temps durant la première partie du voyage en mer. Les îles deviennent soudainement juste un décor, et la Viking Glory n’est plus le navire de croisière où l’on pouvait déguster du champagne au petit-déjeuner, mais un morceau de la Route 66 au milieu de la mer Baltique, avec de la bière et le vent dans le visage.

Entre-temps, les petits peuvent être confiés aux mains expertes de Ville Viking et de son équipe : pendant les mois d’été, toute la zone de conférences au pont 9, à l’avant, est utilisée comme “Adventure Island” pour les enfants et les jeunes. Dans une salle de conférence, on construit avec des Lego, à côté on joue au baby-foot et en face, un dessin animé est projeté. Si ce n’était qu’en début d’après-midi, une agitation soudaine envahit le navire tandis que la Viking Glory fait une escale à Mariehamn, dans les îles Åland, où, entre 14h10 et 14h25, de nombreux passagers descendent et d’autres montent à bord, et même le troubadour fait une pause, on pourrait tranquillement se consacrer à l’oisiveté sur le pont jusqu’à l’arrivée à Stockholm.

Visite au capitaine

Le capitaine Ulf Lindroos a déjà conduit la Viking Glory depuis le chantier naval chinois Xiamen Shipbuilding (XSI) jusqu’en Europe et connaît le navire probablement mieux que quiconque. Nous le rencontrons pendant le voyage entre Mariehamn et le début de l’archipel de Stockholm sur la passerelle. Il raconte la construction du navire, qui a coûté 200 millions d’euros, une véritable défi à bien des égards. D’une part, la Viking Line n’avait jamais auparavant attribué un contrat pour une nouvelle construction à un chantier d’extrême-orient, et de surcroît, à un chantier totalement inexpérimenté dans la construction de navires de passagers, ce qui est l’un des défis les plus complexes du secteur naval. En même temps, la compagnie a insisté pour que des composants scandinaves ou européens soient utilisés, ce qui a impliqué de devoir les faire venir spécialement. Et puis, au début de 2020, la pandémie de Covid-19 a également éclaté, interrompant les chaînes d’approvisionnement et perturbant les flux de travail habituels. Il n’est donc pas surprenant que le navire, commandé fin 2016 et initialement prévu pour être livré en 2020, n’ait pu entrer en service qu’à la fin de mars 2022. Heureusement, la pandémie était pratiquement terminée, de sorte que la Viking Glory a pu bénéficier immédiatement de la reprise du tourisme international après la fin du Covid.

Avec quelques références visuelles au ferry Helsinki-Tallinn, Viking XPRS, elle a réussi à s’associer au succès dont sa grande sœur, la Viking Grace, a également bénéficié en tant que “New Kid in Town” lors des premiers mois et années de son exploitation. Cependant, un arrêt signifie une régression, c’est pourquoi on observe en permanence sur la Viking Glory ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas. Le Vista Cocktail Lounge, par exemple, cet espace un peu à l’écart du Vista Room, sera bientôt transformé en un véritable pub pour générer des revenus supplémentaires. De plus, la Viking Grace et la Viking Glory seront équipées de batteries pour économiser encore plus de carburant. Cependant, cela ne se produira probablement qu’en 2026, explique le capitaine Lindroos.

L’archipel en journée

Après que les passagers de la mini-croisière aient aperçu l’archipel de Stockholm, qui se nomme en suédois “Skärgård” (le jardin des îles), d’un air somnolent ou tout au plus dans la pénombre lors du voyage aller, ils peuvent en profiter pleinement durant le trajet de retour vers la capitale suédoise. Le voyage entre Kapellskär et Stockholm dure quatre heures et demie, durant lesquelles la Viking Glory effectue de nombreux virages, disparaît derrière de grandes et petites îles, laisse passer des ferries et des navires de croisière dans la direction opposée, ou glisse tout simplement à faible allure devant des rochers et des îlots. Si vous êtes un fan des typiques maisons en bois rouges suédoises ou si vous ne vous lassez jamais d’admirer des criques isolées, des quais abandonnés et des cygnes, ce ne sera pas votre seul voyage sur l’un des ferries de croisière entre la Suède et la Finlande. Chaque île est un petit idylle et chaque minute passée à quai est un véritable baume pour le corps et l’âme. Avec les confortables transats sur le pont solarium, qui sont également dotés de coussins, ou les îlots de sièges en bois illuminés dans l’obscurité, vous n’aurez presque plus besoin du luxe des intérieurs de la Viking Glory. Ses dix restaurants et bars, par exemple, vont du grand restaurant buffet au “Fyren” avec sa table tournante ; le centre de bien-être, avec salle de fitness, offre des vues sur la mer Baltique que l’on peut admirer depuis la piscine, le jacuzzi ou le lit de massage ; et enfin, le gigantesque magasin à bord propose divers produits où, grâce au statut fiscal spécial des îles Åland, il est encore possible d’acheter “hors taxes”.

Si vous voyagez en été avec la Viking Glory de Turku à Stockholm, vous vous souviendrez probablement surtout de l’atmosphère détendue sur le pont solarium. Du “DJ on stage”, qui crée une bonne ambiance sous le soleil scandinave durant la seconde partie du voyage, avant d’être remplacé comme d’habitude par le troubadour, au magnifique Vista Room, où une band se produit même durant la journée — ce qui, dans un club comme celui-ci, ne serait attendu que le soir — en passant par l’Adventure Island, où vos enfants se sont amusés à chasser des trésors lors d’un “Quiz Walk”, ainsi que par les jeux et compétitions de toutes sortes. Au final, un peu plus de onze heures ne suffisent pas pour découvrir et apprécier la Viking Glory avec toutes ses commodités et ses facettes. Est-ce vraiment “le ferry de croisière ultime” ? Je suis obligé de répondre par l’affirmative.

Ne manquez pas les nouvelles, mises à jour et critiques sur le monde des croisières sur Cruising Journal, avec des photos, des vidéos et des croisières en promotion.

Kai Ortel

Commentaires